Les épées de glace (intégrale) – Olivier Gay

Titre : Le sang sur la lame et Le châtiment de l’empire
Saga : Les épées de glace, tomes 1 et 2
Auteur : Olivier Gay
Editions : Bragelonne
Genre : Fantasy
Couverture : Magali Villeneuve

Résumé : Lorsque Deria, fille d’un obscur baron du Nord, est retrouvée assassinée dans la capitale, les plus puissants de l’Empire font tout pour cacher sa mort à son père.
Les deux amis les plus proches de la jeune fille, Shani, sa servante, et Mahlin, un garde du palais, se retrouvent alors mêlés malgré eux à cette conspiration. N’écoutant que leur cœur, ils décident de se rendre dans le Nord annoncer eux-mêmes la nouvelle au mystérieux baron.
Ils n’auraient sans doute jamais entrepris un tel voyage, s’ils avaient su qui était réellement le père de Deria.
Car, désormais, l’Empire va trembler.

Mon avis
Je profite d’une relecture pour vous écrire ma chronique de ce double tome avec tous les éléments bien frais dans ma mémoire. Tout d’abord il me paraît important de vous dire dans quel contexte j’ai relu ce livre. Je venais de terminer le tome 2 de La main de l’empereur (le préquel de cette histoire) et j’étais tellement triste de quitter Rekk, le baron Froideval que j’ai eu envie de le retrouver et que j’ai sauté le pas. Je gardais un bon souvenir de cette duologie et je me suis plongée dans ma lecture avec un très grand enthousiasme.

Le début de l’histoire nous présente les personnages de Shani et Mahlin qui, fidèles à leur amie Deria assassinée, décident de se lancer dans un périple jusqu’aux terres hostiles du baron Froideval aux confins de l’empire. Ils souhaitent annoncer le décès de la jeune fille à son père alors que la famille impériale fait tout pour étouffer l’affaire. La moitié du premier tome est comme une très longue introduction qui vise à présenter un troisième personnage qui sera au cœur de cette histoire : Rekk, un soldat de légende impitoyable, exilé dans le nord suite aux atrocités qu’il a perpétrées vingt ans en arrière lorsqu’il était général. Sa soif de vérité et de vengeance va faire trembler l’Empire tout entier et ce n’est pas une hyperbole.

Je parlais d’une très longue introduction en parlant du voyage entrepris pas Shani et Mahlin, il n’empêche que c’est un passage très agréable. Olivier Gay prend le temps de poser ses personnages : ils sont jeunes, ils sont naïfs et ils se lancent dans une aventure dont ils ne mesurent pas l’ampleur ni les enjeux. On les voit déjà évoluer dans cette partie du roman mais leur transformation va être spectaculaire au cour des deux tomes. Il n’est pas question de personnages qui deviennent badass subitement. Ils se prennent en main petit à petit, retombent dans leur travers et progressent à nouveau pour devenir qui ils veulent être. Le personnage de Shani permet de belles réflexion sur le fait d’être une femme émancipée, d’être capable de faire des choses par soi-même et de se défaire de la tutelle masculine. C’est suffisamment rare pour être souligné ! Si j’avais un seul (petit) reproche à faire à la duologie c’est que les réflexions des personnages sont parfois un peu longuettes notamment celles qui concernent la relation qui se tisse entre Mahlin et Shani.

Mais c’est un moindre bémol puisque les personnages sont clairement la grande force de la saga. On s’attache à Shani et Mahlin mais aussi à Rekk, à Dareen, à Mandonius et aux autres. On tourne les pages pour savoir ce qui va leur arriver et l’auteur se fait un malin plaisir de leur en faire baver et de nous piétiner le cœur dès que l’occasion se présente. Aussi bien les personnages secondaires que principaux sont passionnants. Olivier Gay décrit très bien leurs motivations au point qu’on soutient Rekk dans sa façon bien à lui d’envisager la moralité, on ne trouve rien à redire aux actes d’Eleon le chasseur de prime et on adore détester Théorocle l’héritier de l’Empire.

Les rebondissements et intrigues secondaires abondent ce qui donne un vrai rythme au récit, on ne s’ennuie pas. Quant à la fin, elle est étonnante et très plaisante ; je n’y aurais pas du tout pensé. Elle permet de remettre en perspective toute une partie du récit et clos parfaitement la duologie. En bref, je ne saurais trop vous conseiller cette saga qui m’a, à nouveau, fait passer un excellent moment.

Je gage que vous serez ensuite curieux de découvrir l’histoire du Boucher en lisant le préquel que je vous conseille de lire en second (même s’il se passe avant dans l’ordre chronologique). En ayant dès le départ des informations sur Rekk et en connaissant certains personnages présents dans Les épées de glaces, vous prendrez plaisir à découvrir comment les amitiés et les haines se sont construites dans la jeunesse du héros.