#RLN2017 – Une histoire des abeilles – Maja Lunde

Titre : Une histoire des abeilles
Saga : Tome unique
Auteur : Maja Lunde
Traduction : Loup-Maëlle Besançon
Editions : Presses de la Cité
Couverture : Mélanie Wintersdorff

Une histoire des abeilles est ma deuxième lecture dans le cadre de la Rentrée Littéraire du Net 2017 (#RLN2017)

Résumé : Angleterre, 1851. Père dépassé et époux frustré, William a remisé ses rêves de carrière scientifique. Cependant, la découverte de l’apiculture réveille son orgueil déchu : pour impressionner son fils, il se jure de concevoir une ruche révolutionnaire.
Ohio, 2007. George, apiculteur bourru, ne se remet pas de la nouvelle : son unique fils, converti au végétarisme, rêve de devenir écrivain. Qui va donc reprendre les rênes d’une exploitation menacée par l’inquiétante disparition des abeilles ?
Chine, 2098. Les insectes ont disparu. Comme tous ses compatriotes, Tao passe ses journées à polliniser la nature à la main. Pour son petit garçon, elle rêve d’un avenir meilleur. Mais, lorsque ce dernier est victime d’un accident, Tao doit se plonger dans les origines du plus grand désastre de l’humanité.

Mon avis
La première chose que j’ai envie de vous dire à propos d’Une histoire des abeilles, c’est qu’il m’a laissé une impression incroyable. Il m’a pris aux tripes et a habité mes pensées longtemps après l’avoir refermé. Cette impression a suffi à gommer les quelques défauts que j’avais vus au cours de ma lecture qui concernait le caractère extrême et buté des trois protagonistes principaux.

Sans être donneuse de leçons, Maja Lunde nous sensibilise sur le devenir des abeilles et leur importance pour la destinée humaine (et pas qu’humaine d’ailleurs). Le Chine de la fin du XXIème siècle qu’elle dépeint fait froid dans le dos mais semble extrêmement réaliste : la population s’est effondrée et toutes les forces disponibles sont employées à polliniser les plantes afin de parvenir difficilement à nourrir tout le monde.
Le second point commun des trois récits que l’on suit simultanément, c’est la question familiale et plus particulièrement des conflits générationnels. Les récits sont très bien orchestrés, on passe aisément d’une époque à une autre sans risque de confusion et on n’est jamais frustré de quitter une histoire pour passer à une autre.

Parlons-en des histoires, justement. En 1851, William est apathique. Après avoir abandonné ses espoirs de devenir un brillant chercheur, il s’est laissé sombrer abandonnant son épouse et sa nombreuse progéniture à leur sort. Seul son fils va pouvoir lui remettre le pied à l’étrier. Il va se lancer à corps perdu dans l’observation des abeilles et la construction d’une ruche révolutionnaire.
En 2007, l’apiculture est toute la vie de George. Il a fait des plans d’avenir pour son exploitation mais ne parvient pas à comprendre que son fils ne souhaite pas prendre sa suite et qu’il ait un autre projet de vie. Quand les rumeurs de disparition des abeilles des Etats-Unis se renforcent, il se réfugie dans le travail en pensant qu’en choyant ses protégées et en accomplissant son grand oeuvre, il pourra ramener son fils à la raison.
Enfin, on suit Tao, en Chine en 2098. Elle aurait rêvé de faire des études et a soif de connaissance. Malheureusement, comme tous ses compatriotes, elle passe 12 heures par jour dans un arbre à polliniser. Elle rêve d’un avenir différent pour son jeune fils fait d’apprentissage et d’ascension sociale et va tout sacrifier pour lui.

Si, en cours de lecture, j’ai pu être un peu agacée par les protagonistes qui sont tous excessifs dans leurs pensées et leurs actes, les messages convoyés et  les interactions avec leurs proches m’ont finalement réconciliée avec eux en fin de récit. Ajoutée à cela la petite claque laissée par le message environnemental du livre, il est sûr que je garderai très longtemps en mémoire cette histoire.