La lune est à nous – Cindy Van Wilder

Titre : La lune est à nous
Saga : Tome unique
Auteur : Cindy Van Wilder
Editions : Scrineo
Genre : Young Adult, Contemporain
Couverture : dpcom.fr

 

Résumé : Las d’être considérés comme des gens différents à cause de leurs surpoids, Maximilien et Olivia, deux jeunes que tout oppose, décident de réagir, chacun à sa manière. Mais ni l’un ni l’autre n’imagine ce qui les attend.

Mon avis

L’impression qui se dégage à la fermeture de ce livre est que je n’ai pas du tout appréhendé ma lecture comme les autres lecteurs dont j’ai vu passer les chroniques. Je pensais me trouver face à un roman avec deux protagonistes principaux, Olive et Max qui cristallisent les moqueries et/ou le harcèlement parce qu’ils sont différents de leurs camarades d’école. C’est vrai d’une certaine façon : Olivia est victime de racisme et de grossophobie aussi bien en ligne qu’IRL et Maximilien souffre de son surpoids et de son homosexualité dans le placard au début du roman. Je pensais rencontrer des personnages connectés par leur différence et qui ensemble grandiraient, s’assumeraient davantage et se feraient accepter davantage par leur entourage.

En débutant ma lecture j’ai donc été très surprise de trouver deux personnages que j’ai trouvé aux antipodes l’un de l’autre. Ce que je garde du personnage d’Olivia c’est que c’est une battante : elle est orpheline et a grandi élevée par son oncle et sa tante sans recevoir beaucoup d’amour. Pour autant, elle est solaire, assume ses rondeurs et se fait plaisir ; elle se bat pour faire changer les mentalités en tenant le compte Instagram Curvy Grace, en s’investissant dans le militantisme et en rejoignant deux youtubeuses sur un projet de chaîne lifestyle et beauté.
Elle vit deux scènes d’une grande violence très rapidement dans le roman. Elle est victime de cyber-harcèlement mais aussi poursuivie dans son quotidien par ce harcèlement. Bien sûr, elle vit des moments très difficiles mais elle sait qui elle est, renvoie un message ultra positif pour les lecteurs et surtout pour des personnes sujettes au harcèlement.

J’ai eu beaucoup plus de mal avec le personnage de Maximilien que j’ai trouvé complètement à l’opposé d’Olivia (même s’il suit une évolution positive dans le roman). Je l’ai trouvé négatif et sans confiance en lui au point de se créer des problèmes là où il n’y en a pas forcément. Il a subi à l’école des brimades par rapport à son poids et il est terrifié à l’idée de faire son coming-out à cause de l’homophobie ordinaire mais aussi parce que, lui-même, n’est pas en paix avec son orientation sexuelle.
Je sais que mes reproches sur le personnage de Maximilien sont vraiment subjectifs parce qu’il y a une très grande détresse en lui et que des personnes se retrouveront dans son personnage, mais ce n’est pas un personnage que j’ai aimé suivre. Je l’ai trouvé trop négatif et apeuré, trop asphyxié : dans un quotidien qui est parfois difficile (je ne dis pas le contraire), il se rajoute des problèmes par manque de confiance en lui, suppose que les gens qui l’entourent ne peuvent pas l’accepter et le soutenir et qu’ils n’ont eux-mêmes aucun problème. Bien que pleine de souffrance, j’ai trouvé son attitude très égocentrique à l’opposé de celle d’Olivia qui, tout en se protégeant, est tournée vers les autres et bienveillante.

La lune est à nous reste malgré tout une bonne lecture pour moi et je vous la recommande. C’est un contemporain très actuel et représentatif qui se lit très facilement car la plume de Cindy Van Wilder coule toute seule. En plus d’aborder le thème de la grossophobie, l’autrice aborde beaucoup de sujets d’actualité et nous offre une ode au respect, à la compréhension et à la bienveillance. Ca fait du bien ! Mon seul bémol est que je pense que j’aurais préféré lire la même histoire mais uniquement depuis le point de vue d’Olivia. J’ai aimé voir les progrès de Max pas à pas, sa rencontre avec les membres du dépôt, association dans laquelle Olivia est investie, mais j’ai trouvé parfois pénible de partager ses pensées si négatives. Ce n’est pas un personnage dans lequel je me suis retrouvée et j’ai parfois eu envie de le secouer un bon coup. D’autres lecteurs se sentiront au contraires plus proches de Max et devraient adorer cette lecture.

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